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Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/160

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s’agissait pas de… de ta femme, une jeune mariée de quelques mois, ne l’oublie pas.

— Je me permets de penser autrement.

— Naturellement, c’est ton droit.

— Charlot, quelle figure vexée tu fais soudain !

— Écoute, André, je n’en puis plus en face de votre attitude à tous deux. Il me prend l’envie à tout instant de bondir chez ma sœur de l’amener ici, et de vous délivrer à tous deux une de ces mercuriales qui vous forceront bien, l’un et l’autre, à quitter, votre mutisme, à vous attaquer, à vous défendre, à vous piquer, à vous… que sais-je ? jusqu’à ce que réconciliation vienne. Et notre Huronne… Je la traînerai jusqu’ici, cette écervelée, par les cheveux s’il le faut, mais elle s’expliquera et dira la vérité, sinon…

— Et tu crois que ce tumulte, cette rage, cet ouragan que tu veux provoquer auront les résultats que tu espères ? Et quand il s’agit des questions si délicates et si complexes du cœur ? Allons donc ! Mais je comprends que l’amoureux toujours victorieux que tu as été ait plus d’audace que de pénétration. Le chagrin aiguise plus l’esprit que le succès.

— Oh ! je t’en prie, laisse ces réflexions très hautes. Je te suis mal sur ce terrain. Et tu le sais.

— Je ne veux pas te blesser, Charlot.

— Je le crois. Aussi, voyons la chose de façon plus pratique.