— Ne raille pas, Charlot, dit Perrine en souriant et en rougissant un peu. Dis-toi plutôt que tu m’as confessé presque cruellement. L’aveu que je t’ai fait, oublie-le même.
— J’espère que l’ennui va te torturer ma sœur… tu te dérideras alors…
— J’accepte et augure… Mais attendons que j’en vienne à cette extrémité, et gardons le silence.
— Perrine, s’exclama tout à coup Charlot, qui se tenait de nouveau près de la fenêtre. Regarde donc qui vient de déboucher de la forêt !
— Ciel ! fit Perrine.
C’était le Huron, le bon serviteur de Charlot, qui s’approchait à grand pas de la maison de celui-ci. Il traînait par le bras sa fille.
— Mais ils se dirigent vers notre maison, fit Perrine, la mine tout de suite soucieuse.
— C’était à prévoir. Il faut tout de même que la situation se régularise.
— Que vas-tu décider ?
— J’agirai dans le sens que tu désires. Tu as raison la place de cette fille n’est pas ici.
— Charlot, cela te causera du chagrin, de te séparer de ce sauvage qui t’est dévoué. Quelles contrariétés, quelles misères cette Huronne vient de créer !
— Regarde-les donc !… Mon paisible sauvage semble dans une rage. Il y a peut-être autre chose que ce que nous croyons, après tout.