Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/178

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— C’est vrai, vous ne savez rien. Je vous l’ai caché parce que j’avais pitié, et que je comptais que de bonnes corrections la changeraient. Mais non, il a fallu qu’elle revoie ce Huron de Sillery… en cachette, dans la forêt.

— De Sillery ? Un sauvage de Sillery ?

— Oui, il l’a suivie jusqu’ici. Je l’ai ignoré longtemps. Mais je les ai surpris ensemble, il y a une semaine.

— Et tu n’aimes pas ce Huron ? Tu vois, voyons, que ta fille aura à tenir un jour, un wigwam pour un homme de sa tribu. Est-ce que sa mère n’a pas fait ainsi, quand elle t’a suivi ? C’est dans l’ordre cela.

— Je ne veux pas de ce Huron. Qu’il s’en retourne !

La fille sauvage se mit à gémir. Elle alla s’appuyer au mur, et tourna le dos à son père et à Charlot.

— Que reproches-tu à l’amoureux de ta fille ? demanda Charlot.

— Il aime trop la liqueur de feu que les Français lui donnent, ou qu’il vole, j’en ai peur.

— Non, non, cria de loin la Huronne. Il n’est pas voleur Atando… Il ne boit pas souvent, non plus… Non, non !

— Tais-toi, fille sans esprit. Tu ne veux rien voir, parce que tu veux suivre absolument ce… ce misérable. Mon capitaine, il la battra plus