Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/190

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peu étourdie sous le choc d’une bien étonnante révélation… Tiens, n’en parlons plus…

— Je respecterai ma promesse, ne crains rien, Perrine. Je t’en parle pour la dernière fois. Mais j’ai confiance que ton cœur, qui est si bon, si tendre, aura bientôt une de ces inspirations qui nous rendra tous heureux.

— Je suis une fiancée, il me semble, plutôt qu’une mariée, Charlot. Mon bonheur est trop subit.

Dans la petite pièce où Charlot mettait ses outils de pêche, quelques fusils hors d’usage et plusieurs petits barils de poudre, il y eut un peu de bruit, lorsque Perrine, Charlot et les enfants mirent le pied dans la maison. Perrine s’exclama, prit peur. Tu entends, mon frère ?

— Mais oui. Je reconnais les voix surtout. C’est mon Huron, avec sa fille et son gendre. Rentre dans ta chambre avec les enfants. Je les saluerai de ta part.

— Ils sont mariés, alors ?

— Depuis hier, vers cinq heures du soir. À midi, les nouveaux époux quitteront Ville-Marie pour toujours. Le père en est désespéré, mais comprend qu’il vaut mieux se résigner à une séparation temporaire.

— Nous lui rendrons la vie facile, n’est-ce pas, Charlot, à ton fidèle gardien ?

— Oui. Sais-tu qu’il s’attacha beaucoup à