Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/192

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en devisant avec son amie au coin de la cheminée. On venait d’y jeter quelques bûches. L’air s’était soudain refroidi au dehors. La neige tombait. L’on avait à subir l’une de ces giboulées d’avril, venant contrarier pour quelques heures le bel effort déjà accompli par le printemps.

On frappa à la porte. Perrine poussa une exclamation de plaisir en apercevant la visiteuse qui portait, pressé contre elle, un ravissant bébé de dix mois.

— Isabelle Closse !… Oh ! quelle joie de vous revoir ! Vous n’étiez pas à la messe, ce matin. Je vous ai bien cherchée des yeux.

— Rien n’est plus vrai, Isabelle, assura Catherine d’Ailleboust. Perrine semble avoir un bien vif sentiment pour vous. Si je me sentais portée à la jalousie !…

— Voyons, Catherine, sois sérieuse ! Ton bébé, vois, il s’en chagrine… dit Perrine en souriant, et en essayant de calmer l’enfant qui se mettait à geindre, en effet.

— Donne-moi, mon fils, chère amie. Un autre poupon réclame d’ailleurs tes soins… Bien. Isabelle a compris que tu voulais voir sa petite Jeanne-Cécile de près.

— Elle ressemble beaucoup à mon mari, ne trouvez-vous pas, Perrine ? demanda avec sa gracieuse douceur, Madame Lambert Closse.