Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/46

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s’approcha de sa sœur qui reprisait la fine dentelle d’une robe d’enfant. Tandis que la conversation s’engageait entre Madame Robineau et son beau-frère, il dit à Perrine :

— Toujours à la tâche, ma sœur ? Est-ce que la bonne ne pourrait pas…

— Voyons, mon frère, tu penses bien que cette dentelle précieuse exige des soins spéciaux !

— Peut-être ! Mais cela fait que nous voyons rarement la couleur de tes yeux, que tu tiens baissés à ton goût.

— C’est une remarque… un peu enfantine que tu te permets là, Charlot.

Et Perrine, mi-souriante, mi-rougissante, leva ses yeux d’azur, et les posa avec affection sur son frère, qui se mit à rire avec gaieté.

— Qu’en penses-tu, ma sœur ? reprit-il bientôt, nous avons décidé, André et moi, de partir pour la chasse, demain matin, de très bonne heure…

— Est-ce prudent ? interrogea Perrine, tout de suite soucieuse. Nos ennemis les Iroquois nous guettent férocement partout, cette année. Puis l’humidité de la forêt la nuit…

— Nous saurons nous défendre de l’un comme de l’autre. D’ailleurs, deux Hurons doivent être de la partie et feront sans cesse le guet…

— Je ne te vois pas partir avec plaisir, mon