frère. Tu oublies étrangement tous les derniers événements. Rappelle-toi Dollard et ses amis si impitoyablement massacrés.
— Allons, allons, Perrine. C’est trop de pessimisme. André, poursuivit le jeune homme plus haut, ma sœur nous blâme sévèrement, je t’assure, d’entreprendre une partie de chasse, demain. Soutiens-moi. Plaide une mauvaise, une très mauvaise cause aux yeux de ma sœur.
— Perrine n’a que trop raison, Charlot, remarqua en soupirant Madame de Repentigny. Nous respirons à peine depuis le début de l’été. Le capitaine de Senancourt n’est pas en état de juger de la situation comme Perrine, comme nous tous, il a quitté une France très paisible, hier, et ignore la lutte homérique soutenue au Canada…
— Non, Madame, je n’ignore rien, repartit gravement André de Senancourt. Et si Charlot veut m’en croire, il renoncera à ce passetemps… qui paraît de nature à vous inquiéter vraiment trop… Évidemment, notre insouciance du danger…
— André, tu n’es pas un véritable chasseur pour parler ainsi… Puis, nous sommes à Québec, non à Ville-Marie… Tiens, demeure ici, les deux Hurons m’accompagneront, eux, avec quel plaisir ! Madame de Repentigny, je vous en prie, soyez clémente.