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Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/183

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« Approchez-vous, jeune homme », dit gravement le roi à Jean. On percevait dans la voix de Grolo beaucoup de pitié. Son cœur s’attendrissait devant la jeunesse et la grâce du coupable. Lui faudrait-il sacrifier cette tête charmante, si digne ?… Comme Rochelure, le monarque avait vite reconnu, en Jean, le compatissant seigneur qui était accouru au passage de la voiture royale, pour protéger un adolescent aveugle contre les cruautés de la reine Épine. Et de nouveau la brune et belle figure de Jean émut le roi et lui sembla vaguement familière…

« On m’apprend, enfant, interrogea-t-il, que vous avez été le provocateur en une pénible querelle avec le seigneur de Rochelure ? C’est bien la vérité ?

— Sire, j’ai, en effet, sorti le premier l’épée du fourreau…

— Malgré ma défense formelle, vous aviez donc recours au duel ?… Vous ignoriez cette défense, peut-être ?

— Non, Sire, mais… l’honneur m’est plus cher que tout.

— Plus cher que la vie, je vois cela.