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Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/222

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— Petit cousin, sachez ceci : votre séjour à la cour, votre présence quotidienne auprès de moi est soumise à une condition, une seule, mais sine qua non.

— Et cette condition, Sire, qu’est-elle ?

— Votre réconciliation avec la princesse, avec ma douce petite fille, que vous avez ramenée dans mes bras. Qu’y a-t-il entre vous ? Je ne le sais, je ne vous le demande point non plus. Mais, mon désir est de voir cesser ce malentendu. Vous m’entendez, c’est mon vif désir ? »

Il y eut un moment de silence. En entendant prononcer le nom de la princesse, Jean avait tressailli, puis, vivement, ses yeux s’étaient baissés. Il ne voulait pas que le roi aperçût l’éclair de joie puis de peine qui traversait son regard.

« Sire, dit-il enfin, avec effort, je vous obéirai… Je parlerai à la princesse… Puissé-je trouver son cœur accueillant, et clément ! » acheva-t-il tout bas.

Joyeux, le roi se leva. Il frappa avec affection sur l’épaule de Jean, qui s’inclinait devant lui, et l’entraîna vers une petite porte, au fond de la pièce. Il en poussa les battants, disant à voix haute :

« Entrez, duc, la princesse vous attend. À ma chère fille, comme à vous, j’ai signifié ma royale volonté. Mes chers enfants, ne vous y dérobez pas. J’en aurais du chagrin et j’ai déjà beaucoup souffert dans ma vie. »

Éperdu, heureux, mais fort intimidé, le jeune homme se trouva de nouveau en présence de la princesse. Elle était assise sur une haute chaise sculptée, près d’une fenêtre, dans un joli salon bleu. Les plis gracieux, de sa tunique blanche, retenue à la taille par une ceinture médiévale, garnie de pierreries, retombaient autour d’elle. Ses mains pâles s’étaient jointes sur une gerbe de roses posée sur ses genoux. Elle regardait au dehors et ne tourna pas la tête à l’entrée de Jean.

Le jeune homme s’approcha en hésitant. Voyant la princesse maintenir son attitude immobile, il s’arrêta et dit d’une voix respectueuse : « Que Votre Altesse me pardonne de venir l’importuner, mais je dois me conformer aux désirs du roi… »