Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/30

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Jean commença à faire ses adieux. Il serra longuement la main de chacun de ses frères. Il embrassa son père qui le bénit et lui donna quelques conseils. Puis il revint à sa mère qui pleurait silencieusement à l’écart. Il s’agenouilla. Il appuya sa tête brune sur son épaule : « Courage, mère, dit-il. Je vous aime et je reviendrai ? » Il entra enfin dans la chambre de Blaise. Les derniers et les plus pénibles adieux allaient avoir lieu. La main de Jean tremblait sur le fusil qu’il tenait, mais la voix du jeune homme était ferme, lorsque, se penchant sur l’infirme, il lui dit avec douceur « Réveillé, mon Blaise ? Comment te sens-tu ? »

Blaise, en effet, avait les yeux grands ouverts. Il regardait avidement son frère. Une expression indéfinissable illuminait son visage. Était-ce de la résignation ? Était-ce une vue lointaine de choses heureuses et douces ? L’infirme essaya de se soulever. Jean le prit entre ses bras et l’étreignit en silence.

« Jean, mon frère chéri, dit Blaise en retom-