sang coulait !… On ne voyait plus sa figure. Et puis il est tombé !… M. l’abbé, je trouve que M. Nicolet a bien fait de punir le petit tambour. Car l’on doit être puni lorsque l’on fait mal, n’est-ce pas ?
C’est un moyen de se corriger de ses défauts, Charlot.
Alors, M. l’abbé, pourquoi les sauvages ne voulaient-ils pas qu’on frappât le petit tambour qui avait été méchant ? Pourquoi ils disaient qu’il n’était qu’un enfant et sans esprit ? Pourquoi, aussi, ils demandaient des cadeaux pour le guérir ?
Pourquoi tout cela, Charlot ? Parce que ce sont des barbares, qui aiment aveuglément leurs enfants, et ne comprennent pas que l’on peut aimer beaucoup et aimer très mal en même temps. Ils ne savent pas, non plus, que tel l’on pousse dans la jeunesse, tel l’on demeure presque toujours. Ils ignorent les bienfaits d’une main vigilante, à la fois ferme et douce, qui vous redresse sans cesse. Qui donc, vois-tu, leur aurait appris les avantages de l’éducation ?
Je comprends, M. l’abbé.