tre qu’il serait dangereux de le laisser longtemps seul avec ses compatriotes. Volontairement ou involontairement, leur supercherie à l’égard de l’enfant pourrait être découverte. Et alors, il leur en coûterait cher, à Iouantchou fils surtout. N’est-il pas reconnu par tous comme le chef ? Iouantchou, assis au fond de la pièce, silencieux à son ordinaire, tressaille. Les paroles sournoises, et jusqu’à un certain point justes et sensées du capitaine huron blessent son cœur et troublent son esprit. Il se lève, se penche vers Charlot, à demi-couché sur une natte de jonc.
Mon jeune frère a-t-il entendu ? Que dit-il ? Peut-il se joindre à nous, demain ? Qu’il réponde sans crainte. J’ai foi en lui. Il ne trompera pas celui qui ne lui veut que du bien.
Ô Iouantchou, bon Iouantchou, comme je le voudrais. Mais je ne pourrai marcher si longtemps.
Crois-moi, Iouantchou, quelques bons coups réussiront mieux que tes paroles.
Ah ! Ah ! Ah ! que la faiblesse de ton âme nous amuse, Iouantchou, et que le petit chien de visage pâle, très madré, la devine et en abuse. Ah ! Ah ! Ah !
Non, non, Iouantchou, je ne te trompe pas, car, tu le sais, je t’aime. Est-ce que tu ne connais pas maintenant le cœur de Charlot ?