Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/130

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M. de Maisonneuve, mon frère, est aussi prudent que brave, tu le sais. Et il ménage le sang de ses soldats. Qui pourrait sérieusement l’en blâmer ?

— Oh ! si tu te places à ce point de vue.

— Pourquoi ne pas penser comme moi ?

— Je songe, moi, aux pauvres missionnaires d’Onontagués, aux colons qui s’y trouvent. Que ne peut-il pas leur arriver en ce moment ?

— Que veux-tu dire ?

— Écoute Perrine, je vais te dire à toi seule ce que je viens d’apprendre. Mais jure-moi que tu n’en souffleras pas un mot à Lise. La pauvre petite est trop souffrante en ce moment, pour entendre le récit de quoi que ce soit d’un peu pénible. Dans quelques jours, je ne dis pas.

— Tu m’effraies, Charlot. Qu’y a-t-il ? Mais d’abord, dis-moi, en as-tu fait la confidence à ton beau-frère ?

— André ? oui. Je n’ai pas plus de secrets pour lui que pour toi.

— T’approuve-t-il ?

— Il ne m’approuve ni ne me désapprouve. Lise, seule, le préoccupe sans doute en tout ceci.

— Il est question de Lise ?

— Indirectement. Mais dis, Lise dort, elle ne peut entendre ?

— Allons, parle, mon frère, Lise ne peut en effet nous entendre. Je te promets, en outre, de ne pas t’interrompre et de chercher à compren-