Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Jusqu’à quatre heures, reprit Olivier qui consulta sa montre, et songea tout de suite qu’à la fin de l’après-midi, il était entendu qu’il rencontrerait, dans les sentiers de la montagne, Mathilde et sa sœur. Celle-ci était devenue fort complaisante depuis qu’Olivier la comblait de cadeaux. Elle apportait à la montagne ou ailleurs, suivant le cas, son ouvrage ou un roman. Elle lisait ou travaillait dans un endroit choisi à dessein, assez loin de celui où se tenaient son frère et sa cousine.

Olivier, qui avait près de lui son manteau et son chapeau, fut donc prêt à suivre tout de suite ses amis. Le front contrarié, les lèvres serrées, il allait près d’eux, sans lever les yeux. Son indignation montait de plus en plus en écoutant ses compagnons. Au détour d’une rue, le Dr Gauvin poussa du coude son compagnon François.

— Faites attention, François ! Votre sœur, Mme Gamelin, s’approche. Sa charité commande à son patriotisme, vous le savez. Elle vous fera des reproches si elle vous voit aussi surexcité.

— Bah ! Un reproche de plus ou de moins, de mon admirable sœur… Tiens, on l’aborde, filons, filons.