Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/196

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— J’en ai assez, moi, de la barbarie de Colborne et de ses amis. Ce sont des Canadiens comme nous qui sont traités comme de purs malfaiteurs…

— Tu deviens fou… Veux-tu aller les rejoindre en t’exprimant aussi violemment…

— Bon, bon. Continue, ma bile s’est secouée.

— Alors, le document modifié, pas assez encore, m’a-t-on dit, tout à l’heure, tandis que l’on descendait dans sa fosse ce rabougri d’Octave Perrault, — entre nous, ceci, — le document a été signé par Nelson et sept autres braves.

— C’est bien cela. Et alors ?

— Les autres patriotes sont libres. Sans faire de bruit, bien entendu, ils quitteront la prison cet après-midi, les autres attendent la décision de lord Durham. On parle d’exil aux Bermudes. Les pauvres bougres !

Michel, en entendant les mots : « ils quitteront la prison, cet après-midi, » se sentit chanceler. La joie lui tenaillait le cœur. Il saisit le bras du docteur. Un tremblement nerveux le prenait. Celui-ci, perdu dans ses pensées, tressaillit.

— Hein ! Qu’est-ce qu’il y a, petit ? Tu es malade ? On le serait à moins à ton âge.

— Oh ! Monsieur le docteur, si vous saviez…