Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus remettre les pieds chez Octave Perrault. Il le regrettait pour sa femme, qui aimait beaucoup la gentille enfant de cet homme insupportable.

Il avait donc accueilli avec empressement la jeune fille, la veille, se sentant un peu en faute vis-à-vis d’elle, par son manque de patience, il y avait de cela trois ans, au moins… Après le souper, il avait ménagé à Mathilde un long tête-à-tête avec sa femme, prétextant pour cela, je ne sais quelles visites très urgentes à rendre. Il souriait intérieurement de l’air ébahi de sa femme, qui ne comprit pas sur-le-champ sa petite ruse. À son retour, il vit que Mathilde et sa femme échangeaient encore des confidences. Il entendit leur voix, en passant sur la pointe des pieds près de la chambre d’amis, située au second. Coin charmant, dont la fenêtre donnait sur la rivière, sur ce Richelieu imprégné de grâce et d’intime poésie, les belles nuits de lune. Mais en ce soir lourd de juillet, le ciel de Saint-Denis ressemblait aux cœurs qu’il abritait. Aucune clarté, aucun espoir. En outre, une brise gémissante glissait sur les arbres et venait ser-