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Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/268

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— Je vous en supplie, taisez-vous Olivier… Oh !

Et Mathilde se précipita vers lui. Il faiblissait visiblement. Elle l’aida à se jeter sur le divan. Les yeux du jeune homme se voilèrent, puis se fermèrent. Une défaillance le prenait. Vite, la jeune fille, courut chercher un peu d’eau. Par une sorte d’instinct, elle ouvrit tout juste un tiroir où s’alignait un peu de lingerie. Elle saisit une serviette. Elle revint près d’Olivier. Elle lui lava doucement les tempes, dévorant des yeux en même temps ce visage tant aimé. Quel affreux changement ! Qu’il avait dû souffrir pour en venir à cet état de maigreur, de décharnement !

Un frémissement agita bientôt les paupières. Les grands yeux noirs du jeune homme s’ouvrirent, errèrent un peu puis se fixèrent avec une sorte de douloureuse épouvante sur la jeune fille qui lui prodiguait des soins.

— Mathilde !… Pourquoi, dites ?… ne m’avez-vous pas… épargné cette souffrance… de vous revoir… oh ! quelle torture… vous, qui ne… m’êtes plus rien, maintenant.

— Vous ne dites pas la vérité, Olivier. Je vous suis chère, toujours.

— Non, non !

— Alors, pourquoi me regardez-vous ainsi ?

— Comme vous êtes belle, Mathilde !…