Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/28

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— C’est loin d’ici, il me semble, chez Mme de Rouville ?

— Non, non. Viens.

Les enfants se remirent en marche, luttant contre le vent, la neige qui les aveuglait tout à fait par moment. Enfin, ils pénétrèrent dans la cour du manoir. Toutes les lumières, en arrière de la maison, répandaient une vive clarté. Il était temps. Josephte n’avançait plus qu’avec peine. Elle gémissait malgré elle portant la main à sa tête d’un geste machinal. Michel frappa une fois, deux fois, trois fois avant qu’un serviteur se décidât à entre-bâiller la porte. « Qui va là ? » demanda-t-il, la voix grognon.

— Remi, c’est vous ? Ouvrez, ouvrez, de grâce ! C’est Michel Authier.

— Michel ! fit celui-ci, en apercevant le petit garçon et en ouvrant toute grande la porte. Puis il courut à la petite fille qui venait de tomber comme une masse, un peu plus loin, sur le perron.

Dès qu’ils furent entrés dans la cuisine, d’autres serviteurs accoururent. Ils entourèrent avec des exclamations de pitié le cocher et Michel qui tentaient de faire revenir à elle la petite Josephte. Ils n’y parvenaient pas.

— Je vais aller prévenir Mademoiselle, dit la femme de chambre. Elle s’y connaît en médecine.