Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
une révolte au pays des fées

un bon sentiment, est-ce étrange, au moment où l’on s’y attend le moins. Méfiez-vous, vous dis-je, des enfants de nos royaumes, qu’ils se nomment le Bon Petit Diable, Petit Poucet ou Lamalice du Royaume de la Comtesse de Ségur. Si possible, éloignez-les tous, avant d’enlever le petit garçon et la petite fille du bibliothécaire canadien. La Sorcière d’Haberville vous a fait voir, tout à l’heure, n’est-ce pas, le gros Louison et cette asperge de Cloclo, sa sœur ? Maintenant, au travail. Tous ! Envie, réveille-toi, de grâce. Ordonne le guet. Ton attitude me fait bouillir le sang. Je… je…

— Rageuse, rentre ta bile, ma bonne grosse, criait l’assemblée qui riait. Paix ! Paix !… Envie, prends la parole ! Debout !

— Vous m’ennuyez, rechigna celle-ci, en obéissant tout de même. Que voulez-vous que je dise ? Que chacun demeure dans le coin qu’il connaît le mieux, le sien, par conséquent ? Tous alors viendront bien se prendre au piège… à point ! Gnome-espion, mon précieux allié, fais en sorte de rejoindre bien vite, la princesse Aube ? Ta récompense…

— Oh ! silence, Envie, voilà que tu deviens la pire des radoteuses, cria le Magicien africain, à bout de patience. Arrange-toi, au sujet de tes ennemis personnels, sans nous mêler à tout cela, veux-tu ?

— Ah ! je radote, je radote, dis-tu, Magicien ?… Je me suis pourtant exprimé clairement. « Chacun dans son coin », ai-je dit, dans son propre coin ! Tiens, toi, Sauvage mouillé, retourne à ton poste de la Rivière-des-Prairies. Explore les environs de Montréal, durant le jour. Vous,