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projet de l’établir d’une mer à l’autre. Mais il abandonna ses plans, parce qu’on lui représentait que le niveau de la Mer Rouge était tellement plus élevé que celui de la Méditerranée que le pays en serait inondé. Cette croyance étrange persista d’ailleurs jusqu’au XIXe siècle de notre ère.

Les Romains puis les Arabes conservèrent le canal jusqu’en 776, alors que le calife Aben-Jafar-Al Mansour le ferma définitivement pour faire le blocus des villes saintes en révolte, la Mecque et Médine.

Le commerce entre l’Occident et l’Orient par voie de l’Égypte déclina peu à peu et cessa tout à fait, quand les voyages de Marco Polo et d’autres voyageurs eurent ouvert la voie septentrionale vers les Indes et la Chine. Très fréquenté aux xiiie et xive siècles, cette route fut progressivement abandonnée à mesure que s’étendait la puissance de la Turquie. Et sa décadence entraîna la fin de la suprématie commerciale de Venise et de Gênes, fondée sur les relations avec le Levant.

Le monde désirait un nouveau moyen de communiquer avec l’Orient. Christophe Colomb le cherchait vers l’ouest, tandis que Vasco de Gama s’en allait vers le sud, le long de la côte occidentale de l’Afrique, et doublait le cap de Bonne-Espérance. Colomb découvrit un monde nouveau, mais Vasco de Gama ouvrit au commerce une voie qui servit jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Ruinés, les Vénitiens songeaient à reprendre le canal du Nil à la Mer Rouge, puis un pacha turc d’Égypte reprit le projet qui resta à l’état de projet.

La France s’y intéressait. L’Angleterre et la Hollande faisaient le commerce avec l’extrême