Church. — Dès le début de l’été, le ridicule major Church avait levé des volontaires, à la demande du gouverneur Stoughton, se proposant d’attaquer Pentagoët, principal repaire de l’ennemi, dit-il dans sa relation. Au cours de ses préparatifs, ayant appris la chute de Pemquid, il s’embarqua dans trois navires de guerre afm d’opérer sa jonction à Piscataqua avec le colonel Gidney parti de York à la tête de 500 hommes. Le colonel Hawthorne, commandant une autre flottille, devait le rejoindre à Saint-Jean.
Les navires anglais manquèrent Iberville de justesse, comme il quittait l’île des Monts-Déserts pour Terre-Neuve. Mais ils prirent Villebon, qui rentrait avec ses sauvages. À Pentagoët, Church ne vit personne, ni, surtout, le baron Casteen qu’il cherchait particulièrement. Il s’en alla saccager Beaubassin, bien que Bourgeois l’eût régalé et lui eût montré un « écrit de fidélité souscrit à Phipps », puis assiéger Naxouat. Là encore, sa proie lui avait échappé. L’enseigne Chevalier, chargé du commandement en l’absence de Villebon, s’était sauvé dans les bois et il ne tarda pas à rejoindre son supérieur remis en liberté. Les deux Français, à la tête de leurs Peaux-Rouges, harcelèrent si bien Church que ses troupes, pourtant si nombreuses, n’y purent tenir, d’autant que la mauvaise saison faisait des ravages dans leurs rangs. Church dut rentrer à Boston, n’ayant, comme toujours, obtenu que des résultats insignifiants malgré son grand appareil de guerre 28. Villebon reprit possession de son fort, qu’il répara facilement.