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LE BARON DE SAINT CASTIN

La guerre commença le 11 août 1676. Le sachem terratine Simon, accompagné de quelques hommes, se présenta à la maison d’Anthony Brackett, sur la rivière Casco, près de Falmouth. Brackett fut fait prisonnier avec sa famille, mais son invité, Nathaniel Mitton, résista et fut tué.

Les sauvages poursuivirent leurs exploits tout le long de la rive nord. Ils tombaient à l’improviste sur les gens dans les maisons, dans les champs. La terreur se répandit au loin et les habitants qui le purent se réfugièrent à Munjoy, un de ces fortins appelés garrison-houses.

Simon mena ses prisonniers sur la Kennébec. Les Canibas de cet endroit prirent les armes et un groupe remonta la rivière renouvelant les faits d’armes des Pentagoëts ; les autres descendirent le cours d’eau jusqu’à Arrowsic. Canibas et Pentagoëts se réunissant alors parcoururent le territoire situé entre Sheepscot et Pemquid, le nettoyant de tous les Anglais, dont beaucoup s’étaient réfugiés dans le blochaus de l’île Jewell, au fond de la baie de Casco. Les sauvages en firent le siège, mais devant la résistance opiniâtre de la garnison, ces guerriers, que les lenteurs d’un siège rebutaient, abandonnèrent la partie. On était au début de septembre.

Les Sokokis, tribu abénaquise située plus au sud, en campagne depuis l’automne précédent, avaient ravagé tout le territoire de Saco jusqu’à Casco.

Inquiet de se soulèvement général, le major Waldron conclut un armistice qu’une maladresse du gouvernement de Boston fit bientôt rompre 17.


— IV —


Pièges et trahisons. — Les restes de certaines tribus annihilées au cours de la guerre du roi Philippe s’étaient réfugiés chez les Abénaquis de Pentagoët. Boston voulait la tête de ces rebelles.

Le 6 septembre 1676, deux compagnies de troupes anglaises, commandées par les capitaines Joseph Syll et William Hawthorne, entraient dans Cocheco. Quatre cents Indiens des diverses tribus abénaquises ou des bandes de Philippe s’y trouvaient réunis, près de la maison du major Waldron, en visite amicale. Le corps expéditionnaire devait s’emparer des partisans de Philippe et châtier leurs audacieux amis.