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joignit à Nelson, Brown et Marchessault, pour tâcher de réparer ce désastre, en excitant les patriotes à tenter une seconde fois le sort des armes à St. Denis. Mais ces braves gens s’apercevant qu’il était difficile de faire la guerre avec des fourches et des râteaux contre des soldats bien armés, s’en retournèrent chez eux à l’approche des troupes anglaises.

M. Cartier partit alors pour la frontière en compagnie de Brown, Nelson et Marchessault ; rendus à un certain endroit, ils se séparèrent, et prirent chacun son chemin à travers les bois. Au bout de quelque temps, le bruit courut qu’il était mort de froid ou de faim dans la forêt. Ses parents et amis pleurèrent son sort et le Canadien de Québec, rédigé par M. Étienne Parent, disait, en enregistrant son décès : « C’était un jeune homme doué au plus haut point des qualités du cœur et de l’esprit et devant lequel s’ouvrait une brillante carrière. »

Le fait est qu’il n’erra pas longtemps dans les bois ; il revint sur ses pas et eut l’idée d’aller se cacher avec Henri Cartier, son cousin, chez un cultivateur de Verchères où il passa l’hiver.

Un correspondant du Pionnier de Sherbrooke rapporte que c’est M. Cartier lui-même qui fit courir le bruit de sa mort. Quand il vit les journaux qui annonçaient son décès, il s’écria : « Maintenant, Henri, nous pouvons dormir tranquilles. »

Au printemps, il laisse la maison de son hôte géné-