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LAURIER ET SON TEMPS

Lorsque Laurier reprit son siège, tous les députés ministériels se levèrent comme mus par le même ressort et ne cessèrent pendant cinq minutes d’applaudir, de pousser des hourras frénétiques, de lancer en l’air leurs chapeaux et tout ce qui leur tombait sous la main. Un député âgé et généralement bien paisible, un Écossais flegmatique, se trouva tout à coup juché sur son pupitre et criant comme un forcené. Il eut honte d’un pareil écart et se demanda comment il avait pu s’oublier ainsi.

« Je ne croyais pas, dit-il, que l’éloquence pouvait produire de pareils effets. »

L’incident Dundonald n’eut pas d’autre résultat que de fournir à Laurier l’occasion de remporter l’un de ses plus beaux triomphes oratoires, et de prouver, une fois de plus, que le gouvernement du Canada savait faire respecter ses droits et ses prérogatives.