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les patriotes
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chénier


Peu grand, mais robuste, les épaules larges, la tête imposante, un peu renversée en amère, les membres musculeux, une physionomie franche, ouverte, le regard fier et hardi, des traits pleins de virilité, des manières vives, la parole véhémente, un esprit prompt et logique, une âme enthousiaste, faite pour le sacrifice et le dévouement. Une figure de maréchal de France, une nature de soldat.

Voilà en miniature le portrait de Chénier.

Jean-Olivier Chénier naquit à Longueuil en 1806. En 1817, le Dr  Kimber, de Montréal, qui l’avait remarqué, le prenait sous sa protection, et, ne pouvant le mettre au collège, se chargeait lui-même de son instruction. Chénier se livra à l’étude avec toute l’ardeur et l’énergie de son tempérament, se faisait recevoir médecin, le 25 février 1828, et allait s’établir à Saint-Benoît, dans le comté des Deux-Montagnes. En 1831, il épousait la fille du célèbre Dr  Labrie, allait, peu de temps après, à Saint-Eustache, prendre la place de son beau-père qui venait de mourir, et contribuait puissamment à faire donner le siège vacant du regretté défunt, dans l’Assemblée législative, à M. Girouard.

Les injustices du Bureau colonial et les insolences des bureaucrates exaspérèrent l’âme ardente et patriotique du Dr  Chénier. En 1832, on voit son nom figurer en tête d’une réquisition qui avait pour but de protester contre le vol organisé des terres publiques, et de demander un mode de concession plus juste et plus avantageux. La même année, il agissait comme secrétaire d’une assemblée convoquée à Saint-Benoît pour blâmer la conduite des troupes et des autorités dans l’affaire sanglante du 21 mai.