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que possible de consommer des articles importés, mais fera usage de produits fabriqués dans le pays, afin de priver le gouvernement des revenus qu’il espère obtenir en collectant les droits imposés sur les marchandises étrangères ;

« Que pour parvenir plus efficacement à la régénération de cette province, le Bas-Canada doit comme l’Irlande se rallier autour d’un seul homme ;

« Que cet homme a été marqué par Dieu, comme O’Connell, pour être le chef politique, le régénérateur d’une nation ; qu’il a été doué pour cela d’une force d’esprit et d’une éloquence incomparables, d’une haine de l’oppression et d’un amour pour sa patrie que rien, ni promesses, ni menaces, ne pourront jamais ébranler.

Voilà, en substance, quelles furent les propositions adoptées à l’assemblée de Saint-Ours. Elles devinrent le programme politique du temps, le canevas de toutes les propositions qui furent adoptées dans les autres assemblées, le thème fécond qui inspira les orateurs du temps.

Effrayé de ces démonstrations, lord Gosford lança, le 15 de juin, une proclamation exhortant le peuple à s’abstenir de ces réunions séditieuses, et ordonnant aux magistrats et officiers de milice de les empêcher.

Cette proclamation ne fit qu’augmenter l’effervescence populaire ; elle fut dénoncée comme un attentat de plus aux droits des habitants du Canada. À bas la proclamation ! fut le cri général, et les assemblées se multiplièrent sur tous les points du pays.


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