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les patriotes

sonnée par les trompettes de l’administration nous disent qu’il y a des doutes, de la crainte, de la part des autorités constituées pour veiller à la paix et à la conservation de la tranquillité intérieure, et cependant pas un mot là-dessus de la part du gouverneur qui, en sa qualité de chef militaire, ne doit pas ignorer toutes ces manœuvres. L’on accuse ainsi tacitement le peuple, les Canadiens de 1775 et de 1812, sans cependant leur donner par leurs représentants l’occasion de repousser l’oppression, l’insulte et les outrages dont on les accable. Son Excellence a-t-elle donc reconnu que des hommes qui ont souvent imaginé des complots révolutionnaires, pour avoir le mérite et le plaisir de les dénoncer les premiers et de s’en faire un titre en temps et lieu, l’ont trompée ? A-t-il donc vu que les signataires de la « Supplique Respectueuse » sont ceux qui, pour excuser leurs excès passés et chercher quelques prétextes dans


Il n’eut pas le temps de compléter la dernière phrase.

Ne se croyant pas en sûreté à Lavaltrie, M. Perrault partit avec M. Fabre pour Contrecœur et de là se rendit à Saint-Antoine d’où il traversa à Saint-Denis.

Il y trouva le peuple dans une grande excitation. Wolfred Nelson avait résolu de ne pas se laisser arrêter, et les patriotes accourus des paroisses environnantes autour de lui, étaient décidés à le défendre. M. Perrault approuva le projet qu’ils avaient formé et se joignit à Nelson pour préparer la défense.

M. Perrault que Nelson avait nommé son aide-de-camp, se multiplia pour mériter la confiance que le chef des patriotes avait en lui et faire en sorte que la première lutte fût un triomphe pour la cause nationale. La bataille était engagée depuis environ une demi-heure, lorsque Nelson donna l’ordre à M. Perrault de traverser le chemin pour aller avertir un certain nombre de patriotes qui s’exposaient inutilement aux balles et aux boulets de l’ennemi. Perrault partit à la hâte et reçut en traversant le chemin une balle dans l’abdomen. Il faiblit un instant, mais trouva cependant assez de force pour se rendre seul dans la maison de M. D’Eschambeau où il se