Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/46

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situation de serviteur de l’Esprit Mauvais, qu’on lui avait faite, ne négligeant rien de la représentation imposée par le rôle qu’il jouait.

D’étranges bruits sortaient de son logis : de sinistres cris, des chants lugubres. Souvent, en les crépuscules tristes, c’étaient d’impétueuses roulées de tambour qui allaient s’alanguissant en le val silencieux ; en l’horreur des nuits, on l’entendit redire de macabres complaintes, et des passants le rencontrèrent affublé d’un linceul, les cheveux au vent...

* * *

Il y a quelques années de ceci.

Il y avait bien un mois que je séjournais à la Closerie des pierrots, en la vénérée maison où s’écoula mon enfance. Je préparais ma thèse doctorale. Les quelques heures de repos intellectuel que je m’accordais durant la journée, je les passais à flâner par monts et par vaux à travers les sites enchanteurs du petit village.

Une fois je vis Cretel étendu de tout son long à l’ombre d’un des vieux chênes ragots qui bordent la « Grande Ruelle ».