Page:Daxhelet - Nouvelles de Wallonie, 1894.djvu/61

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romantique. Il trouvait un charme irraisonné et des ravissements singuliers à s’enivrer les yeux jusqu’à l’éblouissement de la combinaison bizarre des lignes, en cet espace resserré, à se livrer à je ne sais quelle félicité, qui le berçait, devant l’antithèse de ce vallon intime et de ces collines rêveuses, aux teintes inconsistantes et maigres.

Seuls, quelques rares habitants de ce sauvage « vinave » circulent çà et là, remuant la terre et peinant dur.

Une femme, en jupon court à raies rouges, descend rapidement le sentier, allant puiser de l’eau à la fontaine, qui murmure, tout en bas ; puis péniblement elle remonte, en pliant sous le poids de ses deux seaux.

Les moindres bruits sont extraordinairement saillants dans le calme reposant d’alentour. De la petite campagne du côté du Nord, le vent apporte parfois quelques échos de voix : de grosses plaisanteries que s’envoient d’un champ à l’autre les rudes travailleurs, ou bien de vigoureux « hue ! » par lesquels ils stimulent leurs pauvres bêtes.

Trois fois par jour, c’est l’Angélus qui s’égrène, doux et lent, du clocher d’Otape, le village