Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 1 - 1762-1765 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
418
MÉMOIRES SECRETS

Homère, Virgile, Pindare,
Vous ne lui serez point ravis ;
Une faveur sublime et rare
Lui rend ses dieux et ses amis ;
Ses vrais amis, les seuls fidèles,
Les seuls que l’on trouve, hélas !
Au sein des disgrâces cruelles,
Les seuls qui ne soient point ingrats.

27. — Messieurs de l’Académie Française ayant réduit à deux pièces les quinze qu’ils avaient jugées dignes de leur attention, se trouvant embarrassés sur la préférence à donner et voyant une égalité parfaite, ont résolu d’en référer à M. le contrôleur-général. Ce cas unique lui a été exposé. Le ministre a offert à ces messieurs de suppléer au prix par une somme de deux cents écus, qu’il donnerait de sa poche. Les députés lui ont demandé la permission d’en rendre compte à leur compagnie. Il paraît qu’on eût désiré que M. de L’Averdy en parlât au roi, et obtînt cette faveur de Sa Majesté.

29. — On lit dans l’Avant-Coureur d’aujourd’hui l’avis suivant : « Des gens mal informés ont répandu dans le public que le traité de l’Amitié et celui des Passions, qui ont paru, l’un en 1763, l’autre en 1764, étaient de madame de Boufflers[1]. On avertit que cette dame n’en est point l’auteur, et qu’elle n’a jamais fait de livre. »

Vers pour mettre au bas du portrait de mademoiselle
Clairon,
Représentée en Médée :

Sans modèle au théâtre, et sans rivale à craindre,
Clairon sut tour à tour attendrir, effrayer ;

  1. L’un et l’autre sont de madame d’Arconville. — R.