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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/412

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MÉMOIRES SECRETS

aiment à jeter sur tout ce qui leur paraît outré en morale et en discipline, dans l’espoir qu’il en rejaillira quelque chose même sur les usages les plus reconnus et les plus respectés. Ils trouvent puéril que ce prélat descende dans tous les détails les plus minutieux de cette institution de l’Église ; ils plaisantent surtout sur la phrase où il invite, avec saint Augustin, « les époux chrétiens à se séparer pour un temps, afin de vaquer plus utilement à la prière. » Peut-être quelques anecdotes galantes, répandues sur le compte de ce pasteur austère, ont-elles donné lieu à relever avec plus d’affectation le rigorisme qu’il annonce. D’ailleurs les mortifications qu’il a données plusieurs fois[1] à M. l’archevêque de Paris, en vertu de sa suprématie prétendue, ont indisposé contre lui les amis de ce dernier, qui n’ont pas peu contribué à tympaniser ce Mandement capucinal.

23. — Il court des couplets très-délicats et très-ingénieux, où la Satire a pris le ton des Grâces, et paraît embellie de leur parure ; ils sont recherchés, et feront anecdote par le point historique qu’ils constatent.


Air : Vous qui vous moquez par vos ris.

Lisette ! ta beauté séduit
Et charme tout le monde.
En vain la duchesse en rougit
Et la princesse en gronde ;
Chacun sait que Vénus naquit
De l’écume de l’onde.

En vit-elle moins les dieux
Lui rendre un juste hommage,

  1. En 1758, en cassant, comme administrateur du siège de Lyon, une ordonnance de l’archevêque de Paris ; et en 1760, en adressant à ce prélat une Lettre à l’occasion de la même ordonnance. — R.