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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/422

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MÉMOIRES SECRETS

méthode, de logique et de clarté ; mais ils sont écrits avec beaucoup plus de force, et sont aussi énergiques dans le style que dans le raisonnement. Le débordement de ces brochures scandaleuses est si grand, que le sage magistrat qui préside à la police ne peut que le suspendre, encore n’est-ce que par intervalle ; tandis qu’il est occupé à l’arrêter d’un côté, il gagne de l’autre successivement. Il serait à craindre qu’il n’entraînât tout ce qu’il rencontrera, si nous n’étions rassurés par les saintes paroles, qui annoncent que les portes de l’enfer ne pourront prévaloir contre l’Église[1].

24. — Les adversaires infatigables de la religion ne cessent de tirer des ténèbres tous les livres qui peuvent contribuer à leur projet, et jeter dans l’esprit des lecteurs des lumières dangereuses : au défaut d’écrivains qui, par des ouvrages nouveaux sur cette matière, entretiennent la curiosité publique, ils reproduisent d’anciens écrits. Les Anglais étant très-féconds en dissertations de ce genre, ils ne tarissent jamais, et trouvent toujours chez les philosophes de cette nation, même chez leurs théologiens, des armes propres à leur genre de combat. Tel est un recueil intitulé : Examen des prophéties qui servent de fondement à la religion chrétienne, avec un Essai critique sur les prophètes et les prophéties en général[2]. La première pièce est un ouvrage célèbre de M. Antoine Collins, auteur du fameux Discours sur la liberté de penser. Celui-ci a paru à Londres en 1724. M. Collins y donne un sens purement allégorique aux prophéties de l’Ancien-Testament, qui avaient Jésus-Christ

  1. Et portæ inferi non prævalebunt adversus eam. Matt. XVI, 18. — R.
  2. Traduits de l’anglais par le baron d’Holbach. Londres (Amsterdam, M.-M. Rey), 1768, in-8°. — R.