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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 2 - 1766-1769 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/451

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JUIN 1769

qu’on présume être M. Mustel, par la plénitude et l’énergie de son style. Il y a quelques notes de lui, qui le caractérisent encore mieux et font honneur à son humanité et à sa philosophie.

Il y a joint un supplément, qui vraisemblablement est tout entier de lui, où il traite des opinions erronées et des cérémonies superstitieuses que l’on trouve dans les Pères de l’Église : il en cite des exemples, ainsi que de leurs interprétations absurdes de l’Écriture ; il plaisante sur les questions oiseuses, ridicules et indécentes de la théologie scolastique ; mais il revient ensuite avec force sur les persécutions religieuses et sur les moyens de les prévenir, qui consistent principalement à ôter aux prêtres ces richesses, ses dignités temporelles, cette jurisdiction contentieuse, dont ils ont trop souvent et trop long-temps abusé.

Cet ouvrage ne pouvait pas paraître dans un temps plus favorable, où toutes les puissances semblent de concert avoir ébauché cet heureux projet, le seul propre à ramener parmi les hommes l’union, la concorde et la paix.

5. — Le mausolée qu’on va voir chez M. Coustou est un socle immense sur lequel posent les urnes censées contenir les cendres de M. le Dauphin et de madame la Dauphine. Aux quatre coins sont quatre figures. Le Temps étend son voile sur les deux urnes, et en a déjà couvert entièrement une. La Religion, à l’opposite, semble réparer cet outrage par une couronne dont elle surmonte ce voile. L’Hymen est la troisième figure : il tient son flambeau renversé, et annonce dans toute sa contenance la douleur dont il est pénétré. Au quatrième