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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/275

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JUIN 1770.

La presse nous a déjà transmis cet ouvrage patriotique, mais dont M. le chancelier arrête, autant qu’il peut, la publicité.

20. — M. de Mairan est mort ce soir, âgé de près de quatre-vingt-quatorze ans. Il avait toujours mené une vie fort rangée : il allait encore dîner en ville trois fois par semaine. Il avait un extérieur net et propre, et, du côté du physique, ne se ressentait en rien des incommodités de la vieillesse.

21. — On parle beaucoup dans le monde des Remontrances de la Cour des Aides au Roi, au sujet de l’état actuel du Parlement de Paris. Elles ont été fixées le 18 de ce mois toutes les chambres assemblées, et c’est aujourd’hui que les gens du roi de cette cour apprendront à Versailles si le roi agréera qu’elles lui soient présentées. Ceux qui en ont eu lecture, assurent que c’est un morceau d’éloquence sublime.

23. — M. le chancelier, accompagné de M. le duc de La Vrillière, de M. Bertin, de M. Monteynard et de M. l’abbé Terray, des conseillers d’État et des maîtres des requêtes, s’est rendu ce matin à onze heures au Palais, tous messieurs du Conseil assemblés à la Grand’Chambre, et y a fait un discours pour annoncer l’objet de sa mission[1]. Ceux qui l’ont entendu y ont remarqué la même élévation de style et de pensées que dans celui prononcé le 24 janvier, et il y a apparence qu’il est de la fabrique du même orateur, c’est-à-dire du sieur Le Brun.

24. — Un zélé Breton vient de faire imprimer un

  1. L’enregistrement d’un édit du roi portant établissement de six Conseils Supérieurs à Arras, Blois, Châlons, Clermont-Ferrand, Lyon et Poitiers ; et abolition de la vénalité des charges. — R.