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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/49

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JUILLET 1769.

de l’évêque n’a pas cru devoir s’en tenir à une simple correction pastorale : ce prélat en a écrit au roi, et voici en entier la lettre de M. de Saint-Florentin, qui instruit de l’anecdote.


Du 13 juin 1768.

« J’ai, Monsieur, remis sous les yeux du roi la lettre que vous m’avez adressée pour Sa Majesté, et la copie de celles que vous avez écrites à M. de Voltaire, et des réponses qu’il vous a faites. Sa Majesté n’a pu qu’applaudir aux sages conseils que vous avez donnés à M. de Voltaire et aux solides exhortations que vous lui avez faites. Sa Majesté lui fera mander de ne plus faire dans l’église d’éclat aussi déplacé que celui dont vous lui avez, avec raison, fait reproche. Ce n’est point à un seigneur particulier de paroisse à donner des instructions publiques aux habitans ; il peut les exhorter en particulier, et cela serait même très-louable, à se conduire d’une manière conforme aux principes de la religion et de la justice. Je suis persuadé que M. de Voltaire aura fait des réflexions sur vos sages avis. On ne peut être plus parfaitement que je le suis, etc. »

C’est apparemment pour se moquer encore mieux du prélat, que M. de Voltaire a procédé cette année d’une façon plus extraordinaire encore au grand œuvre de sa communion pascale.

En conséquence, le 30 mars 1769, après avoir fait avertir M. le curé de Ferney, selon les lois du royaume, d’une fièvre violente qui le retient chez lui malade, Réquisition de M. de Voltaire audit curé de faire en cette occasion tout ce que les ordonnances du roi et les arrêts du Parlement commandent, conjointement avec les canons de la sainte Église, mère de la religion catholique,