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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/101

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OV DE LA COVR

champ, quand il y a du peril, à droit & à gauche ; & eſſayer ſi vn excez nous guerira, quand les remedes ont mal operé ; & nous ietter, entre les bras de ſon Ennemie, quand elle n’eſt pas aſſez forte, pour nous defendre.

Ainſi, comme vous voyez, on peut eſtre imprudent, du conſentement de la Prudence. Et à ce propos, il n’y aura point de mal que je die à voſtre Altesse, ce qui m’arriua vn jour traittant avec vn Seigneur François, qui iuſques alors auoit eſté extremement heureux, & qui neantmoins auoit de la peine à prendre parti, dans vne occasion, où il faloit vn peu hazarder. Eſtant preſſé de conclure, & de ſe reſoudre, Ouy, dit-il, mais ſi ie le fais, je donneray beaucoup à la Fortune. Ie ne pûs pas m’empeſcher de luy reſpondre ; Vous deuez tant à la Fortune, Monsieur, vous auez tant receu d’elle : Ce ne ſera donc pas luy donner beaucoup, ce ne ſera que luy rendre quelque choſe.