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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/158

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ARISTIPPE.

dans vn entretien, de pres de quatre heures, que i’eus aueque luy, lors que ie le fus viſiter, en son Gouuernement, de la part de voſtre Alteſſe. Par vne plaiſante diſtinction qu’il faiſoit du Roy, & de l’Eſtat, il me dit que de fraiſche datte, & dans vne occaſion, qui n’eſtoit pas encore paſſée, il auoit eſté tout droit au bien de l’Eſtat, ſans aſoir eſcouté pluſieurs differentes voix, qui le vouloient arreſter par les chemins, en luy alleguant le nom du Roy. À quoy il aiouſtoit, ſe fondant sur un principe, qu’il prenoit vn peu de haut ; que le Roy son premier Maiſtre, Pere du Roy d’à preſent, luy auoit commandé, auant ſa mort, que s’il venoit vn tel temps, & qu’il arrivaſt vn tel accident, il ne manquaſt pas à faire une telle choſe, quelque ordre contraire qu’on luy apportaſt de la Cour, pour l’en empeſcher. Qu’il auoit crû eſtre obligé, en conſcience, de ſuiure les intentions du plus grand, & du plus ſage Prince du Monde, qu’il n’auoit pas apprehendé de