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Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/97

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OV DE LA COVR

extrauagance, il ne laiſſoit pas d’eſtre Sage, ſur d’autres matieres. Ie luy ay oüi rendre des Oracles, & dire des choses qui me ſembloient revelées ; tant ie les trouuois au deſſus de la portée ordinaire de l’eſprit humain.

Il pechoit ſeulement en ſubtilité : Il auoit trop de ce qui eleve, & qui remuë, & trop peu de ce qui fonde, & qui affermit ; Son repos meſme eſtoit agité : Il dictoit des depeſches, en diſnant : il dormoit les yeux ouuerts : Et ie vous feray dire, Monſeigneur, par vn de ſes Domeſtiques, qui vit encore, & qui couchoit d’ordinaire dans ſa chambre, que de ces yeux ouverts, il ſortoit des rayons ſi affreux, que ſouuent il en eut peur, & qu’il ne s’y accouſtuma iamais bien.

À vn Homme fait de cette ſorte, on pourroit donner, pour bien gouuerner, le meſme auis qu’on donna à cet autre, pour ſe bien porter. Il faudroit luy dire, s’il vouloit laiſſer parler le monde, Eſpaiſſissez vous vn peu le sang. Temperez voſtre