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majeure partie de la génération qui grandit. Et les principes (je ne dis pas de politique, nous n’avons pas à en parler ici) les principes de moralité, de probité qu’il professe et qu’il inculque à ces jeunes âmes, c’est là ce qui fera plus tard l’électeur intègre, incorruptible, en un mot l’électeur éclairé ou capable de s’éclairer lui-même et de voter suivant sa conscience dégagée de tout intérêt personnel ; si l’instituteur néglige l’enseignement de ces principes de moralité qui forment les consciences viriles, quels hommes auront produit ses leçons ? Car maintenant, c’est de l’homme tout entier qu’il s’agit. J’ai parlé de l’électeur ; c’est le citoyen considéré seulement au moment précis où il use de ses droits politiques. Le citoyen, c’est l’homme considéré dans tous ses rapports avec la société au sein de laquelle il vit ; ce que l’instituteur prépare pour la patrie, ce sont assurément des citoyens, mais ce qu’il doit préparer aussi pour la société comme pour la famille, ce sont des hommes, des hommes laborieux, consciencieux et éclairés. — Voilà son mandat.

S’il réussit, — n’ai-je pas raison de le dire ?