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de Lipowski, le défenseur de Châteaudun, détachement qui a fait ensuite partie de l’armée du général Chanzy. 60 Polonais se trouvaient dans l’armée du général Faidherbe, de 300 à 400 dans l’armée de Bourbaki et dans celle des Vosges. Ce dernier chiffre a été probablement beaucoup plus considérable en réalité, car il y avait dans l’armée des Vosges plusieurs Polonais qui sont venus de Suisse et d’Italie. Il y en a eu même, au nombre de 40, qui sont accourus de Turquie. Ajoutons, enfin, une centaine d’ambulanciers, principalement à Paris.

Et, il faut le dire, il ne nous a pas été du tout facile de faire ce que nous regardions comme notre devoir. Il a fallu beaucoup de peine pour obtenir la permission de se battre pour la France. Il a fallu passer par bien des difficultés, des entraves, et même des humiliations. Déjà le Gouvernement de l’empereur Napoléon avait cru être agréable au cabinet de Saint-Pétersbourg et mériter ses bonnes grâces en repoussant certaines offres de nos compatriotes, dont on reconnaîtrait bien aujourd’hui le mérite et l’utilité .

Quant au Gouvernement du 4 septembre, celui-là comptait positivement sur l’alliance de la Russie ; il paraissait même certain de l’obtenir. On parlait alors à Paris d’une grande armée russe qui se serait mise en marche vers la frontière prussienne pour voler au secours de la France. Aussi le Gouvernement du 4 septembre semblait-il craindre de froisser le czar par le seul contact avec les Polonais, et il apportait dans ses rapports avec