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pas une force ; il lui fallut faire des adeptes, depuis 1862 jusqu’à la fin de 1870, pour obtenir une armée à sa dévotion.

L’inertie, la faiblesse et la négligence des divers gouvernements sont la cause réelle de l’extension que put prendre l’Internationale, qui compte aujourd’hui ses affiliés par centaines de mille dans chaque pays.

Albert Richard (de Lyon), qui se proclame lui-même « l’un des membres les plus anciens et les plus fidèles de l’Internationale », a déclaré récemment (3 juin 1870) que l’association a déjà organisé sept millions de travailleurs américains et européens[1].

Tel est l’effectif de l’armée révolutionnaire que les divers gouvernements ont commis la faute de laisser lever et organiser, parce que leur attention n’était tournée que vers les armements des gouvernements voisins.

Quel souverain pourrait disposer d’une armée aussi formidable que celle de l’Internationale ?

Pendant que la France fabriquait secrètement ses mitrailleuses à Meudon, que la Prusse organisait son armée et commandait des canons Krupp, que les autres États épiaient les

  1. Voir Oscar Testut, Association internationale des travailleurs.