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Sur cette île il y avait des sauvages occupés à la pêche. En suivant la côte, nous gagnâmes avant le coucher du soleil une baie qui offre un excellent mouillage pour trois ou quatre navires. Je l’ai nommée baie de la Cormorandière ; nous y passâmes la nuit.

Le 29, à la pointe du jour, nous sortîmes de la baie de la Cormorandière, et nous naviguâmes à l’ouest, aidés d’une marée très forte. Nous passâmes entre deux îles d’une grandeur inégale que je nommai Les Deux Sœurs. Un peu plus loin nous nommâmes Pain de sucre une montagne de cette forme très aisée à reconnaître et, à cinq lieues environ de la Cormorandière, nous découvrîmes une belle baie avec un port superbe dans le fond ; une chute d’eau remarquable, qui tombe dans l’intérieur du port, me les fit nommer baie et port de la Cascade. La sûreté, la commodité de l’ancrage, la facilité de faire l’eau et le bois, se réunissent ici pour en faire un asile qui ne laisse rien à désirer aux navigateurs.

La cascade est formée par les eaux d’une petite rivière qui serpente dans la coupée de plusieurs montagnes fort élevées, et sa chute peut avoir cinquante à soixante toises. J’ai monté au-dessus ; le terrain y est entremêlé de bosquets et de petites plaines d’une mousse courte et spongieuse ; j’y ai cherché et n’y ai point trouvé de traces du