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Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/49

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ce qu’ils peuvent en manger et abandonnent le reste qui devient la proie des chiens sauvages et des tigres : ce sont les seuls animaux dangereux de ce pays.

Les chiens ont été apportés d’Europe ; la facilité de se nourrir en pleine campagne leur a fait quitter les habitations, et ils se sont multipliés à l’infini. Ils se rassemblent souvent en troupe pour attaquer un taureau, même un homme à cheval, s’ils sont pressés par la faim. Les tigres ne sont pas en grande quantité, excepté dans les lieux boisés, et il n’y a que les bords des petites Rivières qui le soient. On connaît l’adresse des habitants de ces contrées à se servir du lasso et il est certain qu’il y a des Espagnols qui ne craignent pas d’enlacer des tigres : il ne l’est pas moins que plusieurs finissent par être la proie de ces redoutables animaux. J’ai vu à Montevideo une espèce de chat-tigre, dont le poil assez long est gris-blanc. L’animal est très bas sur jambes et peut avoir cinq pieds de longueur : il est dangereux, mais fort rare.

Le bois est très cher à Buenos Aires et à Montevideo.

On ne trouve dans les environs que quelques petits bois à peine propres à brûler. Tout ce qui est nécessaire pour la charpente des maisons, la construction et le radoub des embarcations qui naviguent dans la rivière vient du Paraguay en radeaux.