Mais elles ne sentirent point de souffle. Elles le voulurent soulever, mais il retomba comme un homme de marbre.
Le Tousseux bien triomphant parlait au peuple : « Voyez, disait-il, vous autres, en leur montrant Mahom, il est venu droitement de Mauritanie avec ce grand couteau duquel il a voulu tuer notre baes. Et il n’a rien fallu à Ser Huygs qu’un bâton comme celui qui est là brisé pour se défendre contre lui. Et il l’en a si bien frotté qu’il est passé de vie à trépas comme vous voyez. Et c’est mon baes, mon noble baes qui a fait cela !
— Noël à Ser Huygs, dit le peuple.
Et les femmes considérant Mahom tombé, disaient :
« Il n’est point laid pour un moricaud. Et les hommes lui ayant ôté de la main son couteau tortu, se le passaient de main disant : « Voilà un beau tranchelard bien affilé. C’est grande merveille qu’un pauvre bâton en ait pu soutenir l’effort.
Soudain Roosje, s’écria : « Il a ouvert les yeux, il est vivant encore. »
Mahom en effet, ouvrait les yeux et regardait étonné et fâché autour de lui. Puis il voulut se soulever et ne le put ; enfin avec grand effort il porta la main à sa bouche, blanche d’écume.
— Il a soif, dit Roosje, soif, le pauvre battu.