Page:De Coster - Contes brabançons, 1861.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le verset suivant répondait d’une manière mystérieuse :

« La lumière est douce et l’œil se plaît à voir le soleil. » Ici des larmes.

L’ongle d’Anna avait souligné le verset suivant :

« Ma force n’est pas la force des pierres et ma chair n’est pas de bronze. »

La date du 29 novembre 1860 se trouvait sur la marge du livre à côté des versets suivants :

« Il y a temps de pleurer et temps de rire.

» Il y a temps pour aimer et temps pour haïr.

» Il y a temps de conserver et temps de rejeter. »

Ottevaere, radieux, mit la Bible sous son bras et courut jusque chez Hermann.

Anna l’y attendait. Quand elle le vit venir, elle le montra à son père : Voici, dit-elle, celui dont je t’ai parlé.

Ottevaere entra. Il alla droit à elle sans s’inquiéter de Braf ni d’Hermann.

— M’aimes-tu ? demanda-t-il.

— Oui, répondit-elle.

Puis elle lui raconta tout ce qui s’était passé.

Ottevaere lui prit à deux mains le visage.

— Pauvre captive, dit-il, enterrée dans une cage noire, il était temps que sonnât pour toi l’heure du soleil.