Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/114

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chande de parfums ? On dit que tu la lèches en son milieu, mais que tu ne la baises pas. Prends garde à ne pas te laisser tromper par l’appellation des marchandises, prends garde à ne pas te laisser tromper par l’atmosphère des parfums de Séplasia. Tu pourrais croire que le cystos et le costos ont la même odeur, que le nard et la sardine ont saveur pareille, Eunus le malheureux lèche et flaire en divers endroits : son nez et sa bouche n’exhalent pas la même odeur. » Le cystos, en grec, c’est le sexe de la femme ; quand au costos c’était une plante dont la racine offrait une odeur exquise.

Prends garde de croire dit le poète en plaisantant, que les diverses faveurs que tu vas chercher auprès de Phyllis, ta parfumeuse de Capoue (Séplasia était en effet une place publique de Capoue où on vendait des parfums) ont la même odeur et la même saveur. Le costos, en effet, ne sent pas comme le cystos, et le nard n’a pas la même saveur que la sardine, une espèce de petit poisson qu’on conserve ordinairement dans du sel. Et par cette saumure, Ausone fait une allusion analogue à celle de la « mer salée », qu’on trouve si fréquemment dans les épigrammes grecques, c’est ce que lui-même appellera aussi des conserves, c’est l’humeur du cunnus mouillé. Quant à Eunus, peu lui importe qu’il lèche ceci, qu’il flaire cela. Il lèche et il flaire en divers endroits. Il flaire des parfums fleurant bon, il lèche les parties de la femme qui sentent mauvais. Les lois ne sont pas les mêmes pour le nez et pour la bouche d’un homme.

Et encore contre le même Eunus : « Il ne faut pas confondre flueurs et fleurs ; arrière toutes les odeurs. Il ne me plaît ni de sentir bon, ni de sentir mauvais. »