Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/125

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coutume de protéger les cunnus des jeunes filles ; mais je ne sais si cette explication n’implique pas plutôt le désespoir d’une solution. Ces femmes ne paraissent pas davantage avoir subi l’opération qui se pratique certainement sur les jeunes filles chez les Arabes, les Coptes, les Éthiopiens et en certaines contrées de la Perse et de l’Afrique Noire, opération qui consiste à couper le prépuce du clitoris. Nous avons de ce fait de très nombreux témoignages et suffisamment explicites, rapportés dans l’Encyclopédie, de Hersch et Gruber, au mot Beschneidung. Comment en effet pourrait-il se faire qu’une opération exécutée pour rendre les femmes plus fécondes, fût celle précisément qu’Athénée appelle « eunuchiser » ? J’ai pensé un instant que ces femmes étaient des tribades rendues eunuques par l’ablation d’un clitoris démesuré ; mais je suis maintenant porté à croire que le roi appliqua à des femmes ce que nous savons que l’on faisait aux truies ; voici ce que dit Aristote :

« On enlève aussi la caprie chez les truies pour qu’elles ne sentent plus le besoin de coïter, et pour qu’elles engraissent rapidement. On les châtre en les suspendant par les pieds de derrière, après les avoir fait jeûner deux jours, et on coupe l’endroit où se développent chez les mâles les testicules ; c’est là en effet, dans la matrice, que se forme la caprie. »

Pline : « Et aussi on châtre les truies comme les chamelles : après deux jours d’abstinence, on les suspend par les pieds de derrière (la version prioribus « les pieds de devant », plus répandue, doit provenir d’un copiste inintelligent), et on coupe la matrice. De la sorte elles engraissent plus rapidement ». Même opinion chez Columelle :

« Aux truies également on écorche la vulve à l’aide du