Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/127

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sperme. Entre ses mains qui se jouaient sans gêne à cet endroit, coule de mon jardin une véritable rosée. Et lui de faire sur moi de multiples plaisanteries, d’ouvrir le champ à ses facéties. Que pouvais-je faire ? Il part d’un éclat de rire, je ris aussi. Je lui fais un reproche de sa vivacité il me fait un reproche de ma lubricité : nous nous moquons l’un de l’autre ; et pendant que nous jonglions avec des mots plaisants, il saute sur moi, me serre bon gré mal gré, me couche sur le dos, me pénètre, et tout le liquide qu’il me reproche en plaisantant d’avoir laissé couler de mon jardin, il le replonge en moi violemment avec le sien, afin que je ne puisse pas me plaindre d’avoir rien perdu par sa faute. »

Et ailleurs « Callias me serrait étroitement (c’est encore Tullia qui parle), il enfonçait dans mon ventre son membre en feu avec tant de force qu’il semblait vouloir pénétrer tout entier en moi. Alors s’écoula dans mes entrailles une pluie délicieuse, et je sentis en même temps que je coulais aussi ; mais j’éprouvai une volupté si grande et tellement incroyable que, laissant désormais toute pudeur, c’était moi qui excitais Callias, qui le fatiguais de mes secousses pressées, qui le suppliais d’aller vite. Ainsi nous tombâmes en défaillance, les membres en quelque sorte brisés, et tous deux au même instant. »

Sosipater spécifie aussi dans une de ses épigrammes :

« Jusqu’à ce que la sève blanche ruisselât à tous deux, et que Doris dénouât ses membres fatigués. »

Il est vrai que Reiske pensait que « la sève blanche » c’étaient des gouttes de sueur.

Mais non, c’est bien la semence qui s’écoule de l’un et de l’autre sexe au dernier période de la jouissance. Aloisia précise ce point nettement : « Comme je disais ces mots (c’est