Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/141

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moi-même, et soulève-les le plus haut que tu peux. Crains-tu que le souffle te manque ?

Octavie. — Tu m’éreintes de tes secousses rapides. Tu m’étouffes. Souffrirais-je d’une autre un si furieux assaut ?

Tullia. — Tiens-moi, embrasse-moi, Octavie, reçois tout. Ah ! ah ! je décharge, je brûle, ah ! ah !

Octavie. — Ton jardin brûle le mien. Retire-toi.

Tullia. — Eh bien, ma déesse, j’ai été ton mari, tu es mon épouse, ma femme.

Octavie. — Oh ! puisses-tu être mon mari ! Quelle femme aimante tu aurais ! Quel mari amoureux j’aurais ! Mais tu as arrosé mon jardin d’une rosée dont je me sens inondée. Quelle ordure as-tu versée en moi, Tullia ?

Tullia. — J’ai parfait le baiser, et de l’obscure sentine de mon navire l’amour, dans un aveugle emportement, a projeté dans ta barque virginale la liqueur de Vénus. »

Léon l’Africain, dans sa Description de l’Afrique, fait mention des tribades de Fez :

« Les personnes d’une raison saine appellent ces femmes (il s’agit de sorcières) sahacat, mot qui correspond au latin fricatrices, parce qu’elles ont la criminelle habitude de faire l’amour les unes avec les autres, ce qu’il m’est impossible d’exprimer en termes plus décents. S’il arrive que de jolies femmes aillent chez elles, ces sorcières s’éprennent d’amour pour elles, tout de même que feraient des jeunes gens, et, sous la forme du diable, elles leur demandent pour salaire les copulations charnelles. Ainsi souvent se fait-il que, tout en croyant avoir obéi à des ordres de diables, elles ont affaire avec des sorcières. Il n’en manque pas non plus qui, ayant pris goût au jeu, et alléchées par la jouissance éprouvée, recherchent l’accouple-