Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/152

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dormant avec un crocodile nonchalamment allongé près d’elle sur un grabat. » Les hommes mêmes ne firent pas fi du cunnus des bêtes. Plusieurs gravures anciennes, en effet, représentent un homme enfilant une chèvre.

Même de nos jours, les chroniques des tribunaux démontrent que, en dehors des chèvres, parfois aussi des brebis, des vaches, des juments ont servi à la satisfaction des passions de bergers ou d’autres gens de condition vile. Mais il s’agit là d’une fantaisie que les psychiatres dénomment : bestialité et qui ne présente pas un intérêt capital : on peut au moins lui reprocher de manquer de raffinement. Aussi bien Forberg juge-t-il bon de ne pas y insister longuement, et, de terminer son ouvrage sur un thème de fantaisies plus distinguées que l’on peut appeler : les chaînes ou bracelets de l’amour.

Forberg termine en effet son ouvrage par un aperçu qu’on ne saurait négliger sur les poses spintriennes, à propos desquelles il donne quelques explications.

Dans les différents genres de lubricités, dit-il, dont nous avons parlé jusqu’à présent, le plus souvent deux êtres ont affaire l’un avec l’autre. Mais il arrive aussi que l’action s’engage entre plus de deux partenaires, entre trois et même davantage. C’est une sorte d’exercice qu’il convient d’appeler à l’instar de Tibère, des Spintries ; Suétone nous en apporte le témoignage suivant :

« Tibère avait installé dans sa retraite de Caprée une sellaria réservée à ses débauches secrètes. Là une troupe choisie de jeunes filles et de mignons, et des inventeurs de monstrueux accouplements, qu’il appelait des spintries, formaient entre eux une triple chaîne et se prostituaient devant lui pour ranimer, par ce spectacle, ses désirs languissants. »